Apprendre en se remémorant et en mémorisant : GS - Circonscription de Neufchâtel en Bray

Apprendre en se remémorant et en mémorisant : GS

, par Sophie Beaumont

Lecture recommandée et dispositif à expérimenter.

"Apprendre en se remémorant et en mémorisant"(2.4) est un axe de travail préconisé par les nouveaux programmes de maternelle. Agnès Perrin-Doucey et Sophie Warnet ont travaillé sur le dispositif "La malle à souvenirs de lecture" et exposent leur travail dans un article en ligne dont voici un extrait (surlignage ajouté) :

« Pour tisser toutes les mailles de cette expérimentation didactique et structurer l’enseignement littéraire, nous avons organisé un dispositif central : la constitution d’une malle à souvenirs de lecture. Pour Nancy Huston « notre mémoire est une fiction [parce qu’] elle passe son temps à ordonner, à associer, à articuler, à sélectionner, à exclure, à oublier, c’est-à-dire à construire, c’est-à-dire à fabuler » (2008, p. 25). Pour cette auteure, si l’homme a peu de souvenirs de la petite enfance, c’est parce qu’il « n’a pas encore de soi sur qui accrocher des fictions. » (Ibid.). Il apparait alors que la fixation du souvenir et la construction du sujet entretiennent d’étroites relations. L’outil malle à souvenirs de lecture est conçu pour faciliter l’inscription des lectures dans la mémoire de l’enfant-lecteur. Il devrait faciliter la structuration des fictions privées et scolaires du sujet-lecteur et par là même l’engager plus intimement dans la fiction des œuvres. De ce fait, la malle à souvenirs de lecture implique une mise en relation des œuvres lues à la maison et à l’école, une interpellation individuelle des élèves, la constitution d’une mémoire de la vie littéraire de la classe mais aussi de chaque élève-lecteur. Pour ce faire, les élèves sont d’abord conduits à définir la notion de souvenir en général et à verbaliser des traces mémorielles dans leur vie. Puis l’enseignante leur demande à diverses reprises d’exprimer des souvenirs spécifiquement liés à la lecture et d’en produire une représentation iconographique. Dans le même temps, la malle se constitue progressivement et au fil des lectures : il est décidé de matérialiser le souvenir de chaque lecture par un objet déposé dans la malle. Le choix de ce catalyseur du souvenir a permis évidemment de revenir sur la fiction du récit. Il est très lié aux émotions ressenties par les élèves lors de la lecture. Par exemple, ils ont proposé d’installer une reproduction iconographique de l’araignée, personnage de Maman (Ramos) pour ne pas oublier « ce qui les avait surpris à la lecture de cet album ». Régulièrement, les élèves sont invités à revenir sur le contenu de la malle pour le présenter et pour choisir des ouvrages. »

Agnès Perrin-Doucey et Sophie Warnet, « La malle à souvenirs : un dispositif fécond pour l’enseignement littéraire en grande section », Repères [En ligne], 51 | 2015, mis en ligne le 04 septembre 2015, consulté le 11 septembre 2015. URL : http://reperes.revues.org/903

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